Installée à Grandris depuis 1989, la société Sare produit des milliers de pièces de métal, en sous-traitance, pour de nombreux secteurs industriels. Une
entreprise aussi dynamique que discrète.
Pour l’aéronautique, le secteur médical, l’éclairage industriel ou le mobilier urbain, à destination de la France entière, mais aussi pour l’export, vers le Mexique notamment… Des milliers de
pièces différentes sortent chaque année de locaux de l’entreprise Sare, à Grandris. Totalisant huit salariés, la société, discrètement fondue dans la verdure Azerguoise, est spécialisée dans le
repoussage (déformation du métal à froid), à la main, de façon traditionnelle, ou en commande numérique, l’emboutissage et le découpage du métal, quel qu’il soit : acier, cuivre, aluminium,
laiton, inox….
Un savoir-faire spécifique
Sa force : maîtriser chacune de ces techniques pour proposer à ses clients celle qui conviendra le mieux à son produit. Affichant un chiffre d’affaire de 1,2M€ en 2014-2015, elle travaille
essentiellement sur des petites et moyennes séries. Un savoir-faire très spécifique et très recherché par ses quelque 250 clients : « Nous sommes peu présents sur les salons. Notre réputation
s’établit surtout par le bouche-à-oreilles. En effet, nous sommes peu nombreux sur créneau alors que le marché est important », remarque Muriel Vigne, codirigeante de l’entreprise, avec son
frère, Gilles Bayle. Des compétences recherchée mais qui se font aussi de plus en plus rares, obligeant l’entreprise à former elle-même ses salariés, huit aujourd’hui, recrutés dans les villages
alentour. « Aucune école n’apprend plus ces techniques, nous ne pouvons
donc pas embaucher d’apprentis », explique Gilles Bayle.
Une tradition familiale
Lorsqu’en 1989, une partie de la fratrie reprend l’entreprise familiale, alors située à Lamure-sur-Azergues, la question ne se pose pas vraiment : les uns et les autres ont tout appris de leurs
parents. Ce qui ne les empêche nullement de continuer à innover : par l’achat de deux machines à commande numérique, à partir de 2008, notamment, leur permettant de pallier au manque de personnel
et de réaliser des pièces plus complexes. « Sachant que pour programmer la machine, il faut connaître le matériaux et la technique sur le bout des doigts », précise Muriel Vigne.
Des développements permanents
Afin d’aider ses clients à améliorer les performances de ses produits, Sare propose d’ailleurs beaucoup de développement, en complément de ses services. Un profil atypique qui a attiré
l’attention de la CCI de Lyon. Accompagné d’une petite délégation, son président, Emmanuel Imberton, est venu visiter les lieux, le 23 septembre dernier. « Au cœur du Beaujolais vert, on trouve
des industries dynamiques. Dans ces territoires ruraux, on découvre de magnifiques expériences comme celle-ci. Elles montrent la complémentarité entre la métropole et ses alentours »,
souligne-t-il. Un point de vue partagé par Muriel Vigne qui ne changerait d’environnement pour rien au monde : « Ici, la qualité de vie est bien meilleur, dit-elle. Et nos conditions de travail
aussi ! »
Nadia Gorbatko