Au taquet pour les voitures anciennes

 

 

 

 

Valoriser l'auto rétro ?

C'est une activité

qui les transporte.

Pascal et Marie

ont lancé

le rendez-vous

des vieilles voiture,

à Chambost-Allières,

il y a six ans. Portrait.

Photo Emma Boissot
Photo Emma Boissot

A quatorze ans, Pascal Dubiez roulait en Solex. Débridé. A dix-huit ans, il pilotait une camionnette Deux Chevaux. A trente ans, il investissait dans sa première Facel Vega... Ce fana de brocante et de chine en tout genre, collectionneur quasi compulsif, a la mécanique chevillée au capot. Rien ne semble lui faire peur quand il s’agit de remettre sur roue une vétérante à bout de souffle. Au contraire. Lorsqu’il évoque ses trouvailles, leur réhabilitation, les balades faites en leur compagnie, ses yeux brillent comme ceux d’un enfant devant un jeu de Mécano. « Je n’ai jamais conduit une voiture neuve », assure-t-il.

 

On passerait des heures dans son  hangar à surprises, orné de calendriers Pirelli du meilleur cru, où les étagères ploient sous les bidons d’huile et autres outils mystérieux, où l’ancien bineur fabriqué à partir d’un moteur et d’un guidon de mobylette côtoie un soufflet de forge géant, où une voiture électrique Paris-Rhône de 1942 – il fallait bien pallier aux pénuries d’essence ! -  patiente à côté d’une armoire campagnarde. Quant à Marie, sa compagne, fille de garagiste, elle a vendu des pièces détachées pendant des années,à Saint-Marcellin. Elle n’a pas son pareil pour redonner vie aux intérieurs des véhicules. Aucun siège élimé ne résiste à ses doigts de fée. Alors, quand ces deux-là cherchent une idée pour faire carburer le comité des fêtes de Chambost-Allières, l’organisation d’un rendez-vous mensuel de vieilles voitures, chaque deuxième dimanche du mois, s’impose d’elle-même.

 

Les premiers se déroulent en 2010, avec dix à quinze véhicules. Aujourd’hui, on en compte trente à cinquante à chaque fois, de la Mustang à la R5, pilotés par des collectionneurs de tous les âges, des environs ou de plus loin « Les cotes évoluent en fonction des générations. On collectionne souvent les voitures de son enfance. Aujourd’hui, on voit plus de Honda, de Mazda, et moins de Simca… », remarque le couple. Pour ce rancart, sur le parking de la salle des fêtes de la commune, pas de réservation, pas de ticket d’entrée : il suffit d’avoir envie de venir. A la cool. Seule obligation : conduire un véhicule de plus de 30 ans. Pascal accueille les nouveaux venus, faciles à repérer puisqu’il connait tout le monde. Marie offre le café ou un petit verre à chacun : rosé l’été, vin chaud l’hiver…. Sans oublier les grattons à 11 heures. « Nous voulons que ce soit convivial, mélangé, régulier. Un peu comme autrefois, lorsque les hommes se retrouvaient au café pendant que leurs épouses allaient à la messe, le dimanche matin », explique Pascal.

 

Certains viennent pour admirer les modèles, d’autres pour trouver des pièces, un conseil, pour faire rouler leur voiture ou simplement pour le plaisir de boire un coup et de parler moteur, carrosserie et  allumage, jusqu’à plus soif. « Il suffit qu’un capot se lève pour les voir tous se précipiter autour », s’amuse Marie. « Pas de doute, ce sont des passionnés. » Des passionnés qui animent le village et servent largement de courroie de transmission à sa renommée. De 9h à 12h. Renseignements : chambostauto@gmail.com ou 06 23 77 49 81. Nadia Gorbatko.

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